Je me souviens

Je me souviens

En 2003, lorsque nous sommes arrivés au Québec, ma femme, mon fils et moi-même, la première chose qui nous a frappés était la pluie au mois de juin. Nous sommes venus du Maroc ; et dans ce pays nord-africain, les seules régions où tu peux voir la pluie en été sont les montagnes quand survient un orage. À part cela, c’est le soleil brillant pendant tout l’été et la chaleur accablante à tel point que toutes les plages sont bondées que ce soit sur la côte méditerranéenne ou sur la côte atlantique.

La deuxième chose qui a attiré mon attention au Québec est la phrase écrite sur les plaques d’immatriculation, en l’occurrence, « Je me souviens ». Alors, pour comprendre les origines de cette phrase, j’ai fait mes recherches et j’ai découvert que c’était Eugène-Étienne Taché*, l’architecte qui a conçu les plans de l’édifice qui abrite, présentement, le parlement du Québec, qui l’a inscrite au fronton de cette construction majestueuse.

Cette fois-ci, je n’étais pas surpris, mais plutôt, subjugué. J’ai apprécié cet attachement à cette mémoire collective. Alors que chacun de nous a ses propres souvenirs provenant d’un vécu personnel en tant qu’individu, nous participons tous à la construction de cette histoire que nous nourrissons quotidiennement par les événements que nous partageons.

Si les premiers québécois sont venus de France, d’autres ont suivi venant de toute part du monde : d’Asie, d’Afrique, d’ailleurs en Europe, d’Amérique latine, etc. Le point commun entre ces populations est la recherche d’une vie meilleure. Chaque groupe amène avec lui sa propre mémoire comme une graine qu’il va semer dans le sol du Québec pour que sa progéniture n’oublie pas d’où elle vient, car la mémoire des peuples reste vivante et se transmet de parents en enfants ne serait-ce que par des histoires que ces derniers aiment tant entendre de leurs prédécesseurs.

Pour moi, monsieur Eugène-Étienne Taché n’était pas seulement un grand architecte, mais aussi un visionnaire humaniste, car en mettant cette phrase en exergue, il incite les québécoises et québécois à ne jamais oublier leur histoire. Chaque individu vivant au Québec, quelle que soit son origine, sa couleur, sa religion etc., participe au tissage de cette grande couverture qui est la mémoire collective pour nous réchauffer et nous protéger contre le froid glacial de tout individualisme défavorable à cette cohésion sociale. Si Eugène-Étienne Taché a dit « je me souviens », nous devons lui rendre cet honneur de nous rappeler l’importance de notre histoire en lui disant : « nous nous souviendrons tous ensemble ».

La question est comment arriver à mettre en branle cette cohésion sociale pour éviter de tomber dans le piège de certains pays ? À mon avis, la meilleure façon d’y arriver est d’aider les nouveaux arrivants à réaliser le rêve pour lequel ils sont arrivés ici, notamment en les aidant à améliorer leur situation par une intégration dans le monde de l’emploi, en démolissant les embûches qui pourraient se dresser sur leur chemin que ce soit linguistiques, administratives ou autres. Le Québec est plein d’opportunités, alors faisons en sorte que cela profite à tous les québécois.

*La devise québécoise « je me souviens » par Deschênes, Gaston

Article écrit par Karim Bouaoui, adjoint administratif

Révision: Irène Yan, agente de développement, Patricia Bélanger, conseillère en emploi, Frantzy François-Jeudy, conseiller en emploi et Marie-Claire Poulin, conseillère en emploi

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